Arts et Culture

Artistes peintres, écrivains et poètes, confection d’objet d’art, voici un petit mélange non exhaustif des œuvres des Thiérois

Les Aquarelles d'Aqui é d'Aqua 

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D’ici et d’ailleurs, d’Aqui é d’aïlla… les aquarelles d’Aqui é d’Aqua

C’est à Thiéry que je trouve le temps, l’envie et l’inspiration pour dessiner et peindre àli-sian-ben l’aquarelle. Je suis fan de carnet de voyage et je projette de faire un jour un « carnet de village ». En attendant, je m’amuse à mettre en scène mon village ou mon train train quotidien dans divers blogs ou réseaux sociaux (page facebook)…
Voici l’adresse de mon blog : http://aquadaqui.over-blog.com/,  J’ai aussi créé un petit personnage qui se plait bien à Thiéry, et qui raconte ses aventures dans le blog de Mr Doudou. Certaines de mes « oeuvres » sont devenues des cartes postales ou ont fait l’objet d’autres publications : le début du succès ou l’effet du bon air de Thiéry sans doute ?

Geneviève Aujoulat

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Les outils transformés de Claude

AVEC LE TEMPS …

        Avec le temps…contrairement à ce que chante Léo Ferré, tout ne s’en va pas : restent les objets et en particulier les outils de fer qui nous rappellent le rôle social considérable tenu par ce métal depuis la plus haute Antiquité.outils-claude

Avec le temps donc, je suis devenu dépositaire d’outils agricoles qui avaient aidé des générations d’hommes et de femmes à vivre, et parfois à survivre, au cours des siècles. Je les ai rassemblés mais qu’en faire ? Alors je les ai regardés (on ne regarde jamais assez). Au-delà de leur utilité précise, parfois mystérieuse pour quelqu’un qui est issu de l’exode rural, ils m’ont paru…beaux.

A quoi tenait leur beauté ? A leur unicité et au grain du métal. Même lorsque leurs formes sont proches aucun d’eux n’est un double. Tous sont les œuvres originales de maîtres-forgerons retournés à la poussière depuis bien longtemps, comme ceux pour qui on avait fondu ce fer.

outils2-claudeIls avaient été forgés spécialement pour tel ou tel travail (retourner la terre, écraser les mottes, creuser une rigole d’arrosage ou un tronc, couper des branches ou des arbres, de l’herbe ou du blé, tondre les moutons), sans doute aussi à la mesure des bras et de la carrure de l’homme qui s’en servit toute une vie et les légua, héritage d’acier et de sueur, à ses descendants.

Il m’est apparu aussi que tous ces outils avaient en commun d’être acérés, agressifs : ils faisaient penser à des armes. Non pas à celles d’une improbable jacquerie (encore que…) mais aux instruments d’un combat rarement gagné, jamais perdu, toujours recommencé, contre cette vieille adversaire, âpre, ingrate dans nos villages perchés : la terre. Sur nos hautes terres de Provence, la seule soeursvictoire sur la Nature consistait souvent à « boucler » une année sur l’autre sans avoir eu faim. Les sols sont pierreux, les « faïsses » étroites et les orages de grêle ravageurs de blés mûrs.

Ces outils sont aussi à l’image des gens qui les ont maniés : durs, anguleux, avec parfois des courbes douces à l’œil (comme un sourire…) et au toucher (comme une caresse…). Des hommes les ont fabriqués et maniés. Un peu de leur humanité est passée dans ces vestiges d’une Civilisation.

Plutôt que de les ranger dans quelque cave obscure j’ai préféré leur faire subir une métamorphose en mémoire des générations passées.

Claude Cagnol